Conseils pour bien vivre la Messe en famille

ARTICLE Famille chrétienne | 27/08/2018 | Numéro 2120 | Par Antoine Pasquier

MAGAZINE – Avec des enfants en bas âge, la célébration dominicale tourne parfois au vinaigre... Pas de panique ! Voici quelques idées pouvant être mises en place avant, pendant et après la messe pour tenter d’y remédier.

1. Avant la messe, soignez votre préparation
Un rendez-vous. La messe est un rendez-vous que le Christ nous donne par amour et auquel nous répondons par amour. L’état d’esprit dans lequel les parents se rendent à la messe a beaucoup d’incidence sur les enfants. « Les enfants le perçoivent si l’on s’y rend par obligation », prévient Laurence, mère de trois enfants et catéchiste. Il est donc important de prendre le temps de leur dire et de leur redire pourquoi on va à la messe. Pour rappeler ce rendez-vous d’amour aux enfants, on peut intégrer une action de grâce à la prière familiale de la veille. Par exemple : « Seigneur, nos cœurs se réjouissent de Te retrouver demain à la messe. »
De beaux habits. Cela peut paraître « old school », mais lorsque l’on a un rendez-vous, on prend soin de la manière dont on s’habille. Qui se rendrait à une réunion de famille en tee-shirt et en baskets ? Les enfants sont très sensibles à ce soin vestimentaire qui les aide à prendre conscience de l’importance du rendez-vous dominical.
Le bon horaire. Lorsque cela est possible, et que notre paroisse propose différents horaires, il est conseillé de choisir une heure adaptée à l’âge de ses enfants. « Un petit se tiendra probablement mieux à la messe de 9 h 30, car son petit-déjeuner n’est pas trop loin et qu’il est debout depuis peu de temps, qu’à celle de 11 h », estime Ingrid d’Ussel, fondatrice des Petits Ostensoirs. Il sera au contraire préférable de se rendre à une messe de fin de matinée plutôt qu’à celle de 8 h si on y va avec un adolescent ! Dans tous les cas, il est important de prendre soin d’arriver à l’heure, et pourquoi pas en avance pour proposer son aide ou répondre à des demandes de services (lectures, quête, service de l’autel...).
Des gestes à poser. Le temps de la messe doit démarrer dès que l’enfant pénètre dans l’église. « C’est à partir de ce moment qu’il doit adopter une attitude de respect », conseille la catéchiste Laurence. Cela passe par un beau signe de croix avec l’eau du bénitier, une démarche adaptée, une inclination ou génuflexion devant le tabernacle et, pour ceux qui le désirent, un temps de prière une fois installé à son emplacement. Bien sûr, tout cela demande un temps d’apprentissage et n’est possible que si les parents donnent l’exemple. Tous les objets pouvant distraire l’enfant (trottinette, smartphone...) doivent être rangés avant d’entrer dans l’église.
2. Pendant la messe, des moments clés à s’approprier
Un offertoire personnalisé. Le moment de la quête est souvent synonyme de relâchement. Elle peut aussi au contraire être l’occasion d’approfondir le sens de l’offertoire en proposant à nos enfants d’adresser leurs propres offrandes spirituelles  au Seigneur. « Leurs petits efforts de la semaine pourront être offerts à la messe », explique Ingrid d’Ussel. Le film animé Le Grand Miracle, où l’on voit les anges emporter les offrandes des fidèles, peut être un très bon support pour le leur expliquer. « Cette façon de vivre l’offertoire change notre préparation à l’eucharistie : le Christ s’offre à nous et nous, en échange, nous Lui offrons nos offrandes personnelles. » Les parents pourront aider leurs enfants à formuler ces offrandes, notamment grâce à un carnet de messe (voir encadré à la fin). Il est possible de procéder de la même manière pendant le Kyrie en proposant à nos enfants de confier au Seigneur une faute commise pendant la semaine.
Et pour la consécration ? Agenouillement ou pas ? Puis communion dans la main ou sur la langue ? Chaque famille fait comme elle l’entend, et en son sein même tout le monde ne fait pas toujours pareil. Mais pour que les enfants saisissent bien l’importance de ce moment, ainsi que de celui de la communion, chaque parent doit être en mesure d’expliquer pourquoi il pose tel geste. Il convient à tout le moins de leur transmettre le respect dû à l’eucharistie, sommet de notre rendez-vous d’amour avec le Christ.
Des supports adaptés. Ce n’est un secret pour personne : les enfants, très visuels, ont besoin de supports pour appréhender le monde qui les entoure. Il en va de même pour la messe. À partir du CE1, et un peu plus tôt s’ils savent bien lire, ils pourront avoir un missel sous les yeux pour suivre les différentes étapes de la messe. Plusieurs maisons d’édition proposent des ouvrages à cette fin, en fonction des âges. L’enfant pourra ainsi suivre la messe page après page. Pour les plus petits, jusqu’à la grande section environ, il sera possible si cela correspond au souhait des parents de les guider grâce à des petits livres d’images.
3. Partage d’Évangile ou pas ?
De plus en plus de paroisses proposent durant la liturgie de la Parole un partage d’Évangile à destination des enfants, généralement en âge « primaire ». Ce temps, s’il est bien fait, peut être bénéfique. Outre qu’il leur permet une petite pause en dehors des bancs, il leur offre surtout une lecture adaptée des textes. Attention cependant à ce qu’il ne se réduise pas à du coloriage ou à du gardiennage. Les parents, premiers responsables de l’éducation chrétienne de leurs enfants, ne doivent pas hésiter à se renseigner auprès des animateurs ou du prêtre pour savoir comment se déroule ce partage, et même à s’y investir personnellement. Si ce temps n’existe pas, les parents peuvent lire l’Évangile du jour avant la messe avec les plus grands ou le reprendre après la messe pour en dégager les points forts.
4. En cas de turbulences...
Dédramatisez. Non, nos enfants ne sont pas toujours sages à la messe. Oui, d’autres se tiennent mieux. Mais « il ne nous est pas demandé de ressembler au voisin, si admirable soit-il, mais à ce que le Seigneur attend de nous », écrivait Christine Ponsard, ancienne chroniqueuse à Famille Chrétienne.
Stop ou encore ? Dédramatiser ne signifie pas ne rien faire. Au contraire. À la messe comme à la maison, un enfant turbulent doit retrouver son calme et se voir rappeler la règle décidée par les parents. Si les bébés et les enfants ont toute leur place à la célébration dominicale, il convient de les sortir en cas de bruits excessifs afin de ne pas déranger les autres membres de la communauté et le prêtre.
Des solutions communautaires. Pour les plus petits, certaines paroisses ont instauré des garderies, gérées par des parents à tour de rôle ou par des paroissiens bénévoles. D’autres ont installé des espaces vitrés qui permettent aux parents de suivre la messe tout en s’occupant de leurs enfants. Ces solutions n’existent pas partout, mais peuvent être proposées par les parents eux-mêmes en cas de besoin et en accord avec leur curé. L’accueil des enfants doit être une préoccupation de la communauté et ne pas être laissé uniquement à la charge des parents, qui risquent fort sinon de ne plus venir à l’église.
L’acceptation. Certains parents sont parfois tentés de ne plus assister à la messe en famille ou sont frustrés de ne pas la vivre comme ils souhaiteraient. « Il faut savoir l’accepter et l’offrir, préconise Ingrid d’Ussel : pendant quelques années, le temps que les enfants grandissent, ma messe sera comme ça, mais le Bon Dieu m’attend aussi là, dans mon devoir de parents. » Ce peut être pour les parents une offrande à remettre au Seigneur pendant l’offertoire.
5. La messe se prolonge toute la semaine
Afin de prolonger la messe dominicale jusqu’à la suivante, plusieurs idées de Christine Ponsard peuvent être mises en place : « On pourra reprendre tout au long de la semaine le Psaume du dimanche précédent, on changera quelque chose dans le coin prière chaque dimanche et on le laissera la semaine suivante (dessin, bougie, fleurs), on affichera dans le coin prière un passage de la parole de Dieu lue le dimanche, on choisira le dimanche une résolution sur laquelle on fera le point chaque soir, etc. » Les carnets de messe ou les calendriers liturgiques seront d’une bonne aide dans ce cas
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