La part d'Eve ou la juste attitude

Ces derniers jours, nous avons beaucoup parlé du célibat des prêtres, en abordant uniquement l’acte posé par le côté masculin… mais à l’aube de notre entrée en Carême, je voulais enjoindre mes consœurs de la gent féminine, de tous âges, de l’adolescente pilier de l’aumônerie à la quadra qui a tous ses enfants étudiants et son mari en pleine ascension professionnelle, à un petit examen de conscience, et si besoin un ajustement dans notre attitude envers les prêtres qu'il nous est donné de côtoyer, car toute relation, quelque soit son stade, nécessite du répondant de la part de l’autre bord, du côté féminin.

Délicatesse - attitude
Le choix du célibat par nos pasteurs afin de consacrer leur vie à la gloire de Dieu et au salut de nos âmes force –t-il notre admiration, ou à l’inverse, cela nous donne-t-il envie de jouer à en séduire certains pour éprouver la solidité de leur promesse ? Est-ce que nous respectons profondément, viscéralement et spirituellement cette promesse, ou bien est-ce que nous le moquons, le taquinons ou le méprisons ?
Nous mesurons bien le sacrifice que peut représenter le célibat en terme de vie à deux, de descendance et de sexualité : leur en sommes nous reconnaissantes suffisamment ? N’oublions pas de rendre grâce pour leur vie donnée, pensons à prier pour les combats qu’ils peuvent avoir à mener contre la tentation, et remercions-les simplement et souvent pour le don de leur vie.
Nos prêtres ont joie à être au contact des jeunes, des familles, avons-nous le souci intérieur d’être toujours ajustées dans nos propos et notre attitude ? Si nous avons un doute, la juste attitude se demande dans la prière afin de permettre un enrichissement mutuel, rien d’autre. Veillons à être disponibles (mais pas inamovibles) pour servir la paroisse, la mission, et proposons aussi du convivial (repas, vacances…) en laissant libre le pasteur de décliner : on évite les « vous ne m’avez pas répondu », « on va finir par croire que vous ne voulez pas venir chez nous »… il s’agit peut-être d’une mise en sécurité du prêtre. Bien sûr, les petites attentions discrètes sont bienvenues (anniversaires de naissance, d’ordination, Noel, …)

Messe – attitude
A la Messe, nos vêtements devraient orienter le choix de notre place dans l’église, veillons notamment à nos décolletés, et notons que le premier rang n’est pas recommandé en jupe, qui plus est transparente ! Veillons aussi à notre position quand nous sommes assises... Cela peut paraître évident, mais y songer sera faire preuve de grande charité pour nos pasteurs. D’autant plus si on est aussi la nana super sympa qui anime les chants : je suggère d’écrire sur un post-it dans sa penderie
« LES ROBES REMONTENT FORCEMENT QUAND ON LEVE LES BRAS » : ) Oui, et c’est également valable avec un pupitre à panneau de façade, car notre curé du moment est derrière nous…

Justesse - attitude
Dans nos réunions, rencontres, partages, groupes de prière plus ou moins fréquents avec nos pasteurs, nous ne devrions pas susciter plus que de l’émerveillement, la femme, quelle magnifique création de Dieu, quelle complémentarité pour la mission !
Voulons-nous être la paroissienne "préférée" du curé, ou bien est-ce toujours l'annonce du kerygme qui est notre moteur dans nos actions?
Avons-nous un regard clair et franc, sans ambiguïté ? Avons-nous une mise élégante et raisonnable, cela est bien sûr valable au quotidien, mais un écart peut être tellement toxique pour un prêtre en particulier… De même, pour la gestuelle, nous pouvons nous interroger sur la façon dont nous les saluons et sur les mouvements qui appuient nos paroles, sur la familiarité avec laquelle nous échangeons avec eux.
Et si nous avons constaté une ambiguïté, si un doute ou une gêne se sont installés : ayons le courage de prendre du champ, d’éviter quelques temps les situations glissantes ou ambivalentes.
Si nous avons un père spirituel, l’avons-nous choisi pour sa sagesse, ou bien pour son amitié et sa proximité ? Est-ce que nos confidences et discussions mettent systématiquement notre ami, fiancé ou époux en porte-à faux ? Il ne faudrait pas donner au prêtre la (fausse) impression qu’il pourrait être le sauveur de notre vie sentimentale… La vigilance est donc de mise si se présentent, dans notre vie, des épreuves conjugales.

De belles amitiés spirituelles entre un prêtre et une femme ont jalonné l’histoire de l ‘Eglise, la Mère Agnès de Langeac avec le Père Olier, Pauline Jaricot avec le curé d’Ars, Wanda Poltawska avec saint Jean Paul II: elles n'ont pas été recherchées pour elles-mêmes, mais sont nées du désir premier de l'union au Christ, en Christ. L’Eglise en a bénéficié tout comme elle bénéficie de notre juste attitude envers les prêtres dans leur célibat en vue du Royaume.
Oui, chacune, nous pouvons aider au célibat des prêtres.