La Saint Nicolas au cœur de l’Avent

Très belle invocation de Saint Nicolas :
« Délivre-nous de toutes nécessités, ô saint Père, par tes prières auprès du Seigneur. O saint pontife Nicolas, port tranquille où trouve un abri quiconque réclame ton secours au milieu de la tempête, prie le Christ qu’il daigne déployer pour nos âmes sa grande miséricorde. »
Office orthodoxe des Sobors moscovites

Qui est saint Nicolas ?

Saint-Nicolas ou Nicolas de Myre est né entre 250 et 270 après J-C à Patara en Lycie (Turquie actuelle) et il est mort le 6 décembre, entre 345 et 352.
Il fut évêque de Myre. Durant sa vie, il accomplit de nombreux miracles :
Apprenant qu'un père n'a pas de quoi fournir une dot de mariage à ses trois jeunes filles, Nicolas jette de l'argent dans leurs bas qu'elles avaient mis à sécher sur la cheminée. Grâce à lui, le père peut assurer le mariage de ses trois jeunes filles.
Il sauve également de la tempête un bateau portant une cargaison de blé pour la ville de Myre.
Il ressuscite aussi trois enfants qui, étant allés glaner aux champs, avaient été tués et découpés par un boucher. À la Saint Nicolas, la tradition veut que les enfants qui furent sages durant toute l'année reçoivent du pain d'épice. Et que ceux qui n'auront pas fait figure d'enfants sages reçoivent des coups de martinet par le père fouettard.
Le Père Fouettard, qui accompagne Saint Nicolas, serait en fait le boucher de l'histoire. Pour lui faire regretter son méfait, ce dernier l'aurait condamné à l'accompagner lors de sa distribution de récompenses, en lui assignant la tâche de punir les enfants désobéissants.
Son tombeau devient un lieu de pèlerinage, d'abord à Myre, puis à Bari en Italie où ses reliques furent transportées au XIe siècle pour les protéger des Musulmans. Chaque année, des délégations des Églises orthodoxes, particulièrement de Russie, viennent se joindre au pèlerinage des catholiques latins, en une rencontre œcuménique significative. Le "bon saint Nicolas" est invoqué aussi bien en Orient où il est le patron des Russes, qu'en Occident où il est le patron des enfants.

La stimulation de notre enfance spirituelle

Saint Patron des petits enfants, saint Nicolas est autant aimé d’eux parce qu’il représente l’amour Paternel de Dieu pour nous. Le Bon Père, le Père qui veut féliciter ses enfants dans leurs belles œuvres de charité, les encourager à en faire davantage et les aider à renoncer aux mauvaises actions. Cette filialité si évidente pour nos enfants nous fait grandir, nous adultes, dans cotre filialité. Nous avons tant de mal à Lui faire confiance (comme nos enfants nous font confiance), à nous abandonner à Son Amour (comme nos enfants s’abandonnent dans nos bras), à nous laisser pardonner, relever par Lui (comme nos enfants sont encouragés et revigorés après nous avoir demandé pardon). Comme le dit la Cardinal Sarah, « L’Eglise voit en Thérèse de Lisieux la sainte, que dis-je, le docteur de l’Enfance spirituelle. Avec les enfants du XIX siècle, qui courent vers le confessionnal, elle montre donc bien la voie de la civilisation de la vie et de l’Amour, qu’annonçait le Bienheureux Pape Paul VI, car c’est au cœur de ce sacrement du Pardon que nous pouvons restaurer en nous la beauté de notre être jailli du Cœur de notre Dieu (Gn1, 27). Nous sommes très loin de la pseudo-libération de la condition humaine que nous concoctent les Méphistophélès des manipulations génétiques dans les laboratoires aseptisés. Car tel l’oiseau qui échappe à ses oiseleurs (Ps 124,7), notre âme, purifiée par le Sang du Christ, comme le petit oiseau qu’évoque sainte Thérèse de Lisieux, peut prendre son envol « vers ce brillant Soleil qui charme ses yeux, dans le Ciel bleu… »( cf. Histoire printanière d’une petite fleur blanche – Manuscrit B Folio 5 ), et donc goûter avec ravissement le fruit qui est réservé aux pénitents pardonnés : la liberté des enfants de Dieu.
Oui, « ; la Miséricorde de Dieu est accordée aux tout-petits ». (Pr 9, 4 ; Sg6, 7). » à ceux qui se reconnaissent fils et filles de Dieu.

Au cœur de l’Avent, l’appel à la conversion

Saint Nicolas apporte des présents aux enfants qui ont été bien sages, afin de valoriser leurs efforts pour ressembler à Jésus. Les enfants polissons reçoivent quant à eux la visite du Père Fouettard, dont on dit qu'il distribue des coups de fouet plutôt que des cadeaux... Mais les enfants savent généralement se faire pardonner leurs petites bêtises, juste à temps pour la Saint Nicolas !
Ce fameux père Fouettard, dont les origines divergent, est la manifestation visible de notre questionnement intérieur, de notre examen de conscience, de la relecture de nos vies afin de faire se poser la question aux enfants (et aux parents) : quand me suis-je éloigné de ma configuration au Christ ? L’Avent, temps liturgique de l’attente, de l’Avènement de Jésus Enfant de Dieu vient donc faire la Lumière en nous, éclairer ce qui est à immerger dans la Miséricorde Divine (de toute urgence !), afin, ensuite de pouvoir rayonner de Sa Lumière.
Au cœur de l’Avent, convertissons nos vies, ordonnons-les à Dieu, toujours davantage !