RECENSION LITTERAIRE du livre « L’Aréthuse, l’échappée belle »

Ce livre palpitant est à mettre dans les mains de vos lycéens. Les mots choisis et les tournures de phrases les embarqueront dans cette épopée historique palpitante, portée par des personnages à la foi chevillée au corps. « Au son de l’orgue, la cathédrale saint Julien devenait vaisseau de prière, dressée vers le Ciel, pleine d’effluves de parfum. Malo était là, heureux de ce temps de consolation, attendant de recevoir le viatique pour reprendre la route. » Malo est un héros attachant, attaché à Dieu, dans une confiance et un abandon qui nous oblige à travailler nous-même notre confiance et notre abandon en Dieu. Il sait écouter son Seigneur dans la Bible : « Plus tard, avant de se coucher, il découvrit la missive. C’était un verset du psaume 36 : fais confiance au Seigneur, agis bien, habite la terre et reste fidèle. » et il sait s’abandonner : « De toutes ses forces, il s’abandonnait maintenant à la Miséricorde, sans rien garder pour lui pour tout recevoir en retour. Il se faisait tout humble, les mains vides, puisant dans la fidélité immuable de son Seigneur la confiance dont il avait besoin pour ne pas abdiquer. » Malo sera immanquablement un modèle pour nos enfants et pourra être une figure de délestage ou d’identification autre, justement à l’heure où la foi de leurs parents les hérissera parce qu’elle est portée par ceux-ci. « Malo appelait sa Mère, Marie Virgo Potens, si puissante… étoile du matin et des marins… Il lui demandait son assistance sans crainte d’être repoussé et abandonné. Il ne lui demandait pas un miracle, il l’implorait de lui donner juste la force et le discernement pour faire parfaitement ce qu’il devait entreprendre afin de sauver ses amies. » Aussi la belle Aurore ne se laisse point impressionner lors de son jugement par les « patauds » de la République. « -Tu portais sur toi des bigoteries de l’ancien culte comme si tu ignorais qu’il n’existe plus, que nous l’avons fait disparaître. -Vous l’avez fait disparaître de votre cœur, Monsieur, pas du mien. -Que dis-tu là impudente ? -Que le Seigneur mon Dieu reste inébranlable en mon âme. » Ce livre encourage le courage, libère le désir de la vraie liberté, et témoigne de la vérité concrète de la réalité révolutionnaire. J’aurais aimé apprendre cette histoire-là à l’école et au collège, car ce qui se vit aujourd’hui est le fruit flétri et pourri de 300 ans d’une vision de l’homme erronée, une vision de l’homme coupée de son Créateur, sans Dieu. « -Cela ne finira donc jamais ? demande la jeune Marie. -Si, un jour tout cela s’arrêtera… Une société fondée sur la haine et le rejet de ses racines ne peut que se détruire par elle-même. Qu’il plaise à Dieu que vienne ensuite le règne de l’Amour ! »

 

Plus loin, « La nouvelle philosophie qui dirige ces évènements s’arc-boute sur la raison. Elle compte sur elle comme principe unique de progrès et de libération. Elle veut nous éclairer pour nous ouvrir un avenir radieux en extirpant ce que nos persécuteurs appellent superstition, mais elle ne comblera pas ce qui est au cœur de l’homme. » […] « Après avoir épuisé toutes ces idéologies, les hommes se rabattront vers les satisfactions du monde : richesse, flots de l’ambition et désir de jouissance. Ils n’en seront que plus malheureux. Ils perdront aussi le lien avec la terre charnelle. »

 

Ce livre peint aussi une très belle figure de prêtre, et pourra marquer tel ou tel qui a entendu l’appel. Nos jeunes ont besoin, en ces temps troublés, d’admirer une belle figure sacerdotale, centrée sur l’Essentiel : le don des Sacrements à ses fidèles. Chassé de son église et poursuivi, l’Abbé Maillard ne perd pas de vue son ministère et s’adapte avec panache, le panache du Bon Dieu, à une reconfiguration complète de son sacerdoce royal : certes sa prêtrise ainsi vécue ne rentre pas dans les cases enseignées au séminaire, mais elle épouse parfaitement l’Eglise, tel le Christ. « -Mais vous n’avez plus d’église, Monsieur le Curé ? -Non, mais il suffit d’une souche pour la transformer en autel, d’une clairière pour constituer une nef, et la beauté de la Création pour pallier. » L’Abbé, privé de l’apparence extérieure de son ministère, église, presbytère et reconnaissance sociale, n’en poursuit pas moins le cœur de son ministère, le bien et le salut des âmes qui croisent sa route : « L’abbé consolait, cajolait avec les mots pour que chacun puisse se réjouir des merveilles de l’amour plus fort que la mort. » Confiant dans son jugement éclairé par le Saint Esprit, n’étant plus guidé par son évêque (peut-être mort, ou bien emprisonné ou assermenté, l’histoire ne le dit pas), il s’oublie et se donne, malléable au Christ. Il dit cette très belle phrase « Un prêtre ne recherche pas son contentement. Il est appelé à vivre pour les autres, à s’oublier pour se donner à son prochain et lui apporter l’amour du Christ, et lui donner le Christ lui -même. »

 

Ce livre est donc un très bon outil d’éveil vocationnel au cœur de la bibliothèque familiale ! Enfin, ce roman est un appel pour nos jeunes : « Nous avons reçu, il faut donner. C’est un honneur que de pouvoir servir et défendre notre religion, faut-il pour cela passer par les chemins étroits, caillouteux, avec le sacrifice ultime, d’avance consenti. » « Nous ne voulons pas vivre dans la mollesse ! Il y a des époques ordinaires où il nous faut faire de notre mieux avec peu de matières, celle que nous traversons nous donne de nous dépasser pour être ce que nous devons être, au milieu des pleurs, des souffrances, de la mort. » N’ayez pas peur, laissez œuvrer le Saint Esprit en vous, agissez toujours sous le regard de Dieu et vous accomplirez sa volonté. Ce livre donnera aux lecteurs la force d’aller à contre-courant, dans notre monde où nous sommes plus que minoritaires, avec la conviction que la victoire est certaine, le Christ a déjà vaincu la mort et que nous sommes le sel de la terre. A offrir de toute urgence donc ! Le héros se nommant Malo, ce livre sera aussi à offrir à tous les jeunes Malo qui vous entourent !

 

Aux Editions du Triomphe.