Compassion combattante

 

 

Les révélations de ce we et le tsunami dans les médias qu’elles ont suscité ne peuvent nous laisser indifférents tellement un homme et son œuvre rayonnaient à travers l’Arche. Sauf qu’il y a une différence entre l’information et le partage à sensation: après de telles révélations, nous avons à prier, à prévenir et appeler aux témoignages mais aussi à combattre le mal dans nos vies, dans nos familles, dans notre société et surtout, à raccorder l’Amour à celui qui est Amour, en affirmant que c’est bien Dieu qui est source de tout Amour et que nous aimons en aimant à notre tour notre prochain. Tout bien, tout acte de charité déconnecté de sa source perd de sa vigueur apostolique et de sa vérité profonde, pouvant ainsi dériver comme ce que nous venons de lire, et lisons dans les médias depuis quelques temps.

 

PRIER Redécouvrons et usons de la force de la prière ! Marie à Pontmain a dit « Mais priez mes enfants, mon Fils se laisse toucher. » Prions-nous assez pour notre pureté et notre chasteté, la demandons-nous vraiment dans la prière, où sommes nous résolument découragés ? Prions-nous assez pour la pureté et la chasteté des consacrés ? 50 ans après la publication de Paul VI d’Humanae Vitae, nous payons cher le prix de sa non-réception ! Car le cœur d’Humanae Vitae, c’est bien cette vertu de chasteté que tout chrétien est appelé à vivre, différemment selon les états de vie. Le mot chasteté vient du latin castitas, qui signifie pureté. Pour les époux, la chasteté signifie « l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s’exprime l’appartenance de l’homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu’elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité de l’homme et de la femme. La vertu de chasteté comporte donc l’intégrité de la personne et l’intégralité du don » Si nous ne désirons pas le bien, si nous ne sommes pas convaincus de son Bien-fondé, nous ne pouvons pas le vivre nous-mêmes ! C’est tout le problème de cette génération 68, qui a vu à la fois la libéralisation sexuelle et l’encyclique Humanae Vitae, réfutée et dénoncée par tout un pan de l’Eglise : cela a fait verser nombre chrétiens dans le relativisme "si je fais le bien par ailleurs, je peux m'accorder de faire cette entorse dans un aspect de ma vie" et dans une vision de la sexualité égoïste, utilitariste et jouissive. « Le dynamisme, la vertu qui préside à l’humanisation de la sexualité, s’appelle la chasteté. Etre chaste, c’est savoir épanouir pleinement ses désirs dans la ligne de sa propre vocation, et en fidélité avec le dessein de Dieu. C’est le refus de céder à l’anarchie des pulsions sexuelles. Il ne faut pas réduire la chasteté à la continence qui est l’abstention de l’acte sexuel. Par contre la chasteté est liée à la tempérance. » La chasteté comprend dans ses gènes la dimension sacrificielle du Christ mort par amour : c’est par amour pour l’autre que les époux vont chacun concourir à la chasteté de l’autre et désirer la vertu de chasteté pour eux-mêmes. C’est par amour pour Dieu que les consacrés vivent une continence totale. La dissociation aujourd’hui entre les actes posés par le corps et les tréfonds du cœur et de l’esprit, de l’âme en fait, réduit le corps à l’état d’objet, le déshumanise, engluant des milliers de personnes dans la non-chasteté, voire la pornographie. La chasteté est un défi pour l’Homme mais le rend pleinement Homme. Prions et offrons à cette intention car elle est nécessaire !

 

PREVENIR ET GUERIR Nous sommes les jeunes des années 70 80 et 90 qui ont vu la liturgie massacrée voire même réinventée, la caté dilué dans du sirupeux vivre ensemble, les confessionnaux mis aux rebus et l’Enfer dissimulé. Nous sommes cette génération qui en a marre des faux semblants, des béquilles de bois et les pansements pour cacher les plaies, qui veut qu’on lui parle du Salut, de la vie Eternelle et de la Rédemption ! Il est nécessaire de prendre le taureau et le malin par les cornes afin de réellement prévenir de nouvelles trahisons de l’ordre de la chasteté, et afin de guérir et écouter toutes les personnes blessées. Diffusons les appels et invitations de la CIASE et de la très belle association « Comme une mère aimante » afin que tous ces lourds fardeaux puissent être enfin déposés ! Enfin pour prévenir de tels agissements, remettons du bon sens pour aller dans le bon sens ! Arrêtons les confessions et directions spirituelles dans les bureaux, afin de protéger les deux bords. Remettons tous ses miséricordieux et fructueux échanges dans les églises afin justement de témoigner de la Miséricorde Divine et de la présence agissante et guérissante de Dieu dans nos vies ! Dans notre éducation, transmettons l’amour de la vérité : si quelqu’un te demande de dissimuler des faits, surtout, viens les raconter à maman. Donnons une juste place aux accompagnants spirituels en mettant en place des règles de base de sécurité : tout ce qui se dit doit être racontable ensuite, la joie doit résulter de ces rencontres et on ne voyage jamais seul avec cette personne.

 

COMBATTRE LE MAL La tiédeur est bien le mal de notre époque : « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche . » La mort du Christ sur la Croix vient nous convaincre de la Rédemption : le péché n’est pas une idée, ni une vue de l’esprit ni une tendance. Le Sauveur nous fait réaliser le Bien, nous fait admettre son absence dans le mal, et nous rappelle qu’il n’y a pas un « truc intermédiaire » presque bien ou pas tout à fait mal... La voie offerte par notre société est celle de la facilité, la voix et la voie du relativisme qui vont occuper un quotidien sans Dieu et sans Espérance. Nous sommes donc invités à regarder notre vie avec la clarté du Sacrifice entier de Dieu pour nous. Nous décidons soit de suivre le Christ, de nous configurer à Lui, soit de Lui tourner le dos. Ou bien nous témoignons de Lui, ou bien nous sommes un flagrant contre-témoignage qui dessert le Corps entier de l’Église. C’est l’enjeu du combat spirituel qui nous concerne tous !

 

AIMER EN DESIRANT LE CIEL Où NOUS SERONS COMBLES D’AMOUR Tout se tient. Si notre vie est éternelle et continue, entre notre passage sur terre et notre arrivée au Ciel, nos pas sont guidés par Dieu et configure notre vie quotidienne au Ciel commençant. Nous sommes faits par Amour et pour l’Amour, mais nous pouvons perdre de vue cette évidence. Heureusement, nos prêtres entièrement donnés, avec cette radicalité de l’Amour de par l’abstinence totale qu’ils vivent, sont les meilleurs ambassadeurs du don, qu’ils en soient convaincus ! N'ayons plus peur de dire que nos actes sont éclairés par notre désir et notre amour de Dieu, que c'est l'Amour de Dieu qui inspire nos actes charitables et que Dieu est source de l'Amour. A l’aube de ce Carême 2020, convertissons-nous, désirons le Ciel, parlons du Ciel autour de nous et purifions-nous car si la victoire du Bien sur le mal est certaine, Dieu ne peut nous sauver sans nous !

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Pour aller plus loin :

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* http://commeunemereaimante.fr/

* « La vie en abondance » du Père Jean-Marie Gueulette chez Le Cerf

* « Humanae Vitae questionnée par Proust » d’Ingrid d’Ussel chez Via Romana

Citations:

CEC n° 2337

Les évêques de France, Catéchisme pour adultes, 1991, n° 596

Apocalypse 3, 16