Paroles de Prêtres

TEMOIGNAGES DE PRETRES

Témoignage du Pape François du 13 mars 2015 dans sa Recommandation à l'usage des confesseurs et de qui se confesse 

Au confesseurs, le pape recommande: de “se laisser éduquer par le sacrement de la Réconciliation”. Il avoue: “Combien de fois ne nous arrive-t-il pas d’entendre des confessions édifiantes? Des frères et soeurs qui vivent une communion personnelle et ecclésiale authentique avec le Seigneur et un amour sincère pour leurs frères. Des âmes simples, des âmes de pauvres en esprit qui s’abandonnent totalement au Seigneur, qui ont confiance dans l’Eglise, et pour cela aussi du confesseur.”
“Il nous est aussi souvent donné, continue le pape, d’assister à de vrais miracles de conversion. Des personnes qui, depuis des mois, voire des années, sont dominées par le péché, et qui, comme l’enfant prodigue, rentrent en elles-mêmes, et décident de se relever et de revenir à la maison du Père (cf. Lc 15,17), pour implorer son pardon. Comme c’est beau d’accueillir ces frères et soeurs repentis, dans l’embrassement et la bénédiction du Père miséricordieux, qui nous aime tant et fait la fête pour chaque enfant qui revient à Lui de tout son coeur!”
“Combien nous pouvons apprendre de la conversion et du repentir de nos frères!”, s’exclame le pape François qui propose cet « examen de conscience » : « Est-ce que moi, prêtre, j’aime le Seigneur autant que cette petite vieille ? Moi, prêtre, qui ai été fait ministre de sa miséricorde, est-ce que je suis capable d’avoir la miséricorde qu’il y a dans le cœur de ce pénitent ? Moi, confesseur, est-ce que je suis disponible au changement, à la conversion, comme ce pénitent au service duquel j’ai été placé ? »
« Ces personnes nous édifient si souvent, elles nous édifient »

 

Cardinal Robert Sarah

« S’il te plaît, Maman, emmène-moi me confesser » ; tel est le titre de l’ouvrage que j’ai la joie de présenter. Cette demande, bien plus, cette supplication, que l’enfant adresse à sa mère (et aussi à son père…) est celle de la conscience humaine à la recherche de son Créateur et Rédempteur, le désir d’une rencontre unique et ineffable avec Jésus, Celui qui est (Ex3,14 et Jn 8 ,58) , Dieu lui-même, et ne saurait donc décevoir. En réalité, comme l’explique bien Ingrid d’Ussel, on peut dire que ce que l’enfant désire, par delà la confession des péchés, c’est faire l’expérience personnelle décisive, vitale, de la Bonté du Père. Il veut connaître et expérimenter les effets du sacrifice d’Amour du fils de Dieu et la puissance de salut reçue du Christ et communiquée par l’Esprit Saint, c’est-à-dire une immersion dans la source de son être, qu’est la Très Sainte Trinité. Un tel bain de jouvence – qui évoque le Baptême-, par le Sacrement de Pénitence et de Réconciliation, purifie l’âme de ses scories, et  lui rend cette pureté qui permet à l’enfant de prendre conscience qu’il est « citoyen du royaume de Dieu ». Oui, dit le Seigneur : « Laissez les petits enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu » (Lc18,16), et Jésus ajoute : « Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits, car leurs anges voient la Face de mon Père qui est aux cieux » (Mt18,10). Et comment ne pas penser que, dans le temps de l’Eglise, l’absolution sacramentelle, est la manière dont « Jésus embrasse les enfants et les bénit en leur imposant les mains » ? (Mc 10,16).

Témoignage de frère Irénée de la Sainte Ostie o.c.d

Les enfants nous sont connus pour être les préférés, les amis intimes de Jésus. « Quiconque accueille ce petit enfant en mon Nom, c’est moi qu’il accueille, et quiconque m’accueille, accueille Celui qui m’a envoyé. » (Lc 9,47) Aussi lorsque le prêtre reçoit la grâce de confesser des enfants, il est d’abord appelé à entrer dans cet accueil inconditionnel de Jésus pour les plus petits. Ainsi, ai-je souvent fait l’expérience d’être témoin de la foi intense de certains enfants qui avec leur mots tous simples, exprimaient leur amour réel pour Jésus - qu’ils reconnaissaient comme leur seul Sauveur, voir leur seul Roi - ou encore d’être émerveillé par leur dévotion envers la Vierge Marie. 
Néanmoins, aujourd’hui plus que jamais, dans un univers où les repères de la conscience semblent subir l’incertitude du relativisme ambiant, il est toujours plus urgent d’aider les enfants à structurer leur conscience morale. Très souvent, on dit que l’essentiel n’est pas dans l’observance d’une loi morale formelle, mais dans la mise en place d’une vie vertueuse. C’est fondamentalement vrai, mais rappelons qu’une vie vertueuse est avant tout fondée sur une conscience droite, c’est-à-dire une capacité à distinguer objectivement le bien du mal. Je remarque que pour les enfants, le sacrement de confession est souvent difficile à vivre comme une vraie rencontre avec le Christ, car on leur explique beaucoup de choses sur Dieu, la miséricorde, les sacrements, l’Eglise, mais tout cela ne rejoint pas toujours leur expérience quotidienne. Énormément d’enfants aujourd’hui sont victimes de violences domestiques et doivent gérer en eux une insécurité très profonde, en raison de l’absence réelle de tuteurs. Dès lors, leur parler du Père des Cieux de manière théorique, alors que leur propre père a démissionné très tôt de son rôle ; ou encore, de la tendresse de Dieu, alors que leur vie donne plutôt l’impression d’être un parcours du combattant, met plutôt une distance entre les mots de la foi et leur expérience affective.  
Je crois, en revanche, que les enfants ont toujours soif de Vérité. Malgré toutes les épreuves qu’ils peuvent subir, ils ne sont pas encore prêts à renoncer à cette recherche de vérité, d’un amour authentique, et ils n’ont qu’un désir à la bouche, celui de pouvoir exprimer leur souffrance en vue de trouver le seul Consolateur véritable, l’Esprit-Saint. Telle est d’ailleurs la source d’un vrai chemin de conversion permettant de rencontrer Dieu, au cœur de leur vie. De mon côté, comme confesseur, je reconnais avoir souvent manqué de patience, de disponibilité intérieure, en entendant chez de nombreux enfants la même litanie de péché, l’un après l’autre. 
Cela dit, il a aussi pu m’arriver de recevoir de la part du Christ, la grâce de cette ouverture du cœur envers tel ou tel enfant qui venait s’agenouiller à côté de moi, pour être accueilli inconditionnellement, avec tout le vécu complexe qui l’habitait : ses ambitions, ses désirs frustrés, ses souffrances, sa foi réelle, son honnêteté foncière, ses contradictions grandissantes. Quand une telle grâce est donnée, d’entrer en contact avec le sanctuaire intérieur d’un enfant, le prêtre que je suis considère qu’il n’a aucun droit, qu’il ne peut se substituer à personne. Je me sens plutôt invité à me laisser envahir par une compassion profonde, dont la seule fin est de montrer le visage de Jésus. Visage crucifié manifesté à travers les plaies sanglantes de cet enfant ; visage ressuscité exprimé à travers les désirs d’infini de cet enfant ; visage glorifié révélé à travers la capacité de cet enfant de se recevoir d’une médiation ecclésiale, dans la personne du prêtre. 
En un mot, le prêtre que je suis est invité à aider l’enfant à structurer sa conscience morale, pour l’aider à comprendre pourquoi tel acte est bon et tel acte est mauvais. Mais il est surtout appelé à se rendre intérieurement disponible pour accueillir l’univers complexe de cet enfant, afin d’être un instrument objectif de la grâce. Lorsqu’un enfant se sent rejoint dans son vécu par Celui qu’il reconnait comme le représentant du Christ, alors le sacrement de réconciliation n’a pas seulement pour lui une valeur morale éducative, mais il est aussi la porte d’entrée d’une relation de foi vivante qui pourra durer. 

Un prêtre du diocèse de Lyon

"Si vous ne redevenez comme des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux !" L'avertissement est clair. Les paroles de Jésus ne passeront pas.
Si les adultes en redeviennent pas comme les petits enfants, ils ne se confesseront pas !
Proposez à des enfants de se confesser : ils y courent !
Proposez à des adultes de se confesser : ils temporisent, regardent leur chaussure, font semblant de ne pas avoir entendu, etc...
Pourquoi ? Parce que le démon n'aime pas la confession bien sûr mais aussi parce que les adultes ont perdu la foi et la simplicité de leur enfance : "qu'est-ce que le prêtre va penser de moi ? Je ne peux pas lui avouer ce péché..." Mais à qui se confesse-t-on ? Au prêtre ? Non. A Dieu ! Le prêtre nous entend en confession. C'est tout. C'est déjà beaucoup mais ce n'est pas à lui que nous disons nos péchés. De toutes les façons, le prêtre ne juge pas les pénitents : il se sait lui-même pécheur, et n'a pas de quoi se glorifier en lui-même puisqu'il porte un trésor (le sacerdoce) dans un vase d'argile (sa pauvre humanité).
Laissons enfin la parole à la "petite" Thérèse, Docteur de l'Eglise :
"Ce fut aussi un mercredi que Mr Ducellier [l'abbé Ducellier] vint pour faire une visite [à la maison]. Victoire lui ayant dit qu'il n'y avait personne à la maison que la petite Thérèse, il entra dans la cuisine pour me voir et regarda mes devoirs ; j'étais bien fière de recevoir mon confesseur, car peu de temps avant je m'étais confessée pour la première fois. Quel doux souvenir pour moi !... Ô ma Mère chérie ! avec quel soin ne m'aviez-vous pas préparée ! me disant que ce n'était pas à un homme, mais au Bon Dieu, que j'allais dire mes péchés ; j'en étais vraiment bien convaincue aussi je fis ma confession avec un grand esprit de foi et même je vous demandai s'il ne fallait pas dire à Mr Ducellier que je l'aimais de tout mon coeur puisque c'était au Bon Dieu que j'allais parler en sa personne...
(...) Je me souviens que la première exhortation qui me fut adressée m'invita surtout à la dévotion envers la Sainte Vierge et je me promis de redoubler de tendresse pour elle. En sortant du confessionnal, j'étais si contente et si légère que jamais je n'avais senti autant de joie dans mon âme. Depuis je retournai me confesser à toutes les grandes fêtes et c'était une vraie fête pour moi à chaque fois que j'y allais".
Que le Seigneur nous accorde la foi, la simplicité et la confiance des enfants !

Un frère de Saint Jean

Ce frère met un crucifix devant l'enfant pour bien lui faire comprendre que la confession est une rencontre avec Jésus qui nous a sauvés par sa Croix. Et il invite l'enfant après la pénitence qu'il fait avec lui, à embrasser ses parents: se réconcilier avec Dieu c'est aussi se réconcilier avec ceux qui représentent sa paternité et son autorité. Il leur donne également quand cela est possible une image pieuse. Quand il prépare des jeunes fiancés au mariage, il les invite une fois mariés à s'engager à se confesser le même jour 3 fois par an…attention le même jour cela ne signifie pas forcément au même prêtre. Quand vous vous confessez, vous repartez avec un cœur ressuscité (cf CEC 1468), quand votre conjoint se confesse il part lui aussi avec un cœur ressuscité…et forcément cela rejaillit sur la grâce du sacrement de mariage et la vie conjugale.

Un prêtre de Paris
 
Le propre de l’enfant c’est d’aller spontanément vers le Bien, et la joie. Dans la confession des enfants je mesure la beauté et la profondeur de l’âme.Souvent aucun obstacle ne vient troubler cette relation. L’enfant parle facilement à Dieu ! C’est merveilleux d’ être le témoin de cette intimité immédiate avec Dieu.
Une vraie conscience du péché, dans un cœur humble permettent à l’entant de se précipiter sans fausse pudeur pour se confesser profondément en avouant tout au prêtre et souvent en répétant les secrets à maman !
Cette humble spontanéité dans la confiance est le chemin de la vérité et de la sainteté de l’enfant.
Une immense leçon pour l’adulte compliqué qui cherche à garder un cœur d’enfant pour rejoindre le royaume des cieux. 
 
Abbé Bruno Bettoli, Yvelines

Les enfants aiment se confesser et en repartent tout joyeux (ça se voit). Pour des enfants pas tellement catéchisés par leurs familles, la découverte de ce sacrement est très généralement un émerveillement.
Parfois, ce sont les adultes qui projettent leurs réticences sur l’enfant et qui ne l’aident pas du tout à entrer dans cette démarche qui est toute naturelle et merveilleuse pour eux.