Examen des époux

De nombreux examens de conscience existent pour les adultes, mais je trouve qu’il est bon de s’examiner plus spécifiquement au vu de son état de vie, celui que nous avons choisi devant Dieu et les hommes. J’ai choisi 6 thèmes, dans le but de favoriser notre configuration au Christ dans notre conjugalité, pour mon propre examen de conscience.

NOUS SOMMES EN PREMIER FILS ET FILLE DE DIEU
C’est l’oublier ou le nier si je m’écarte de Dieu pour me rapprocher de mon conjoint, si je ne me sens pas concerné par la sainteté de l’autre, si nous n’allons jamais à la messe ensemble, si nous ne prions pas personnellement et en couple. Egalement, si j’omets de faire également don à l’autre de ma vie intérieure, lui tais mes peines et joies spirituelles.

NOTRE SAINTETE PASSE PAR NOTRE EPOUX OU EPOUSE.
C’est l’oublier ou le nier si dans notre quotidien, je manque de maitrise de soi et je manque de douceur et d’humilité, si je blesse par mes paroles. Aussi si je ne suis pas vraiment et entièrement avec l’autre lorsque que nous dînons ou sommes ensemble (pensée, téléphone, tablette, ordinateur…).
Il est impossible d’aimer l’autre sans s’aimer soi-même, sans s’accepter tel que nous sommes, ou en suis-je exactement ? Suis-je en vérité, est-ce que je me mens à moi-même, ou à l’autre ? Est-ce que j’évacue sciemment un de mes états « fils ou fille de Dieu », « époux ou épouse », « père ou mère » ? Ou bien je les vis de façon déséquilibrée. Est-ce que je m’écarte de mon conjoint pour me rapprocher de Dieu ?
Et enfin, ai-pris mon autonomie ou bien je suis resté, une fois marié, sous la coupe de mes parents. ?

NOTRE CORPS EST LE TEMPLE DE DIEU.
L’oubli de cela peut conduire à ériger son corps en objet de culte, être préoccupé à l’excès des soins corporels, y perdre du temps ou se donner dans l’excès dans le sport. L’écueil inverse est aussi possible, à savoir négliger les soins corporels normaux ou prescrits par un médecin, négliger son attitude, ses vêtements en ne prenant pas la peine de s’apprêter, de se coiffer. C’est aussi ne pas accepter notre corps tel qu’il est avec ses faiblesses ou son esthétique (peau, cheveu, taille…) et en rêver un autre.

NOTRE VIE CONJUGALE A BESOIN D’ETRE IRRIGUEE PAR DIEU.
Si Dieu perd peu à peu sa place centrale, au cœur de nos vies, cela peut nous amener vers un déséquilibre ou une dysharmonie entre nos vies professionnelles, notre vie conjugale et notre vie familiale. Par exemple, accepter des conditions de travail qui diminuent l’intimité du foyer pour apporter plus d’argent à la maison, ou alors pour son agrément personnel, accepter un travail préjudiciable à la vie de famille. Cela peut être aussi fuir la réalité de son foyer dans le travail ou chercher dans son travail ou dans les relations qui en résultent des joies qu’on ne sait pas trouver dans son foyer. Cela signifie aussi vivre égoïstement au milieu du foyer, par exemple en distribuant mal son temps ou en le perdant en futilités. En ne voulant pas aider l’autre dans son travail de la maison sous prétexte de la répartition des tâches ou en sacrifiant les améliorations du quotidien au profit de son agrément personnel. Accepter des engagements ou des loisirs extérieurs sans l’accord de l’autre.
L’avarice ou l’insouciance financière peuvent abîmer la relation conjugale. Par exemple, sous prétexte d’autonomie, abandonner ses parents et ne pas leur prêter aide et assistance, ou alors toujours désirer pour le foyer un niveau de vie supérieur, quel que soit celui où l’on est. Sous prétexte d’austérité, ne pas rendre le plus possible son foyer accueillant et ne pas prévoir dans son budget la part de charité et du denier de l’Eglise.
Sous prétexte de pudeur, laisser son conjoint dans l’ignorance de ce que l’on gagne et allouer des dépenses du budget familial sans concertation avec l’autre. Aussi dépenser le budget familial dans des futilités, des choses inutiles ou inutilement luxueuses.
Notre engagement dans la cité a besoin d’être purifié également, en s’opposant aux engagements de son époux, en lui coupant les ailes ou au contraire, en s’engageant dans l’associatif au détriment de son couple.
C’est aussi refuser les relations ou alors être mondains et sans profondeurs, jusqu’à snober des personnes. Aussi c’est manquer d’accueil faute de simplicité dans l’hospitalité ou se retrancher derrière son conjoint pour refuser un service. Ne pas faire fructifier ses talents, et ceux de son conjoint par paresse.

NOTRE CONJOINT EST NOTRE PREMIER PROCHAIN.
Nous ne pouvons pas imiter le bon samaritain au cœur de notre couple si nous ne respectons pas l’autre, si nous ne lui manifestons pas notre Amour, en considérant que cela a été fait une fois pour toutes, en considérant l’amour de l’autre comme un acquis jusqu’à être trop réservé dans les marques publiques d’affection et d’attention mutuelle.
Nous pouvons essayer de connaitre le langage d’amour le mieux perçu par l’autre (cf. les 5 langages de l’amour de Gary Chapman). Si nous n’y prenons pas garde, nous pourrions manquer de délicatesse en considérant l’autre comme son domestique ou en ne rendant pas service à l’autre, en n’ayant aucun gestes de tendresse et d’affection pour l’autre, en n’ayant pas de paroles valorisantes pour l’autre, en se désintéressant de la toilette de sa femme ou en ne complimentant jamais l’autre, en fuyant les moments partagés à deux par exemple en ne sortant pas à deux en raison des enfants, et en ne faisant pas de petites surprises ou cadeaux à l’autre sachant que l’autre y est sensible.
Notre corps conjugal est touché si nous nous complaisons dans la quiétude d’un accord de façade sans répondre aux exigences d’un amour véritable, sans nous remettre en question, en fuyant ou en repoussant les occasions d’échanger en profondeur et en vérité, ou en envisageant la séparation dès qu’apparaissent les premières difficultés. En ne valorisant pas mon conjoint, en ne l’aidant pas à porter ses soucis ou en n’écoutant pas les aspirations de l’autre. C’est aussi le cas si je ne cherche à contribuer à l’épanouissement de l’autre dans sa vocation propre.

NOUS SOMMES APPELES A LA CHASTETE CONJUGALE.
Ce dernier point est le plus délicat, le plus à même d’être blessé, tant c’est le plus intime de nous-mêmes. Pourtant, notre vocation à être icône de l’Amour du Christ pour son Eglise dans nos unions nous porte à nous configurer au Christ toujours davantage, et d’autant plus dans notre sexualité.
Nous l’oublions quand, lorsque les unions ne sont pas possibles ou souhaitables, nous ne manifestons aucune tendresse à l’autre ou alors nous ne l’aidons pas à vivre les temps d’abstinence (en portant des tenues inappropriées ou en posant des gestes de tendresse appuyés). Nous l’oublions aussi quand nous n’acceptons pas les jours d’abstinence en le faisant payer à l’autre en étant odieux, désagréable ou boudeur.
Lors des unions, nous l’oublions en recherchant le plaisir plutôt que la communion ou en cherchant plus à satisfaire son propre besoin charnel qu’à exprimer l’amour et le don mutuels. En faisant de l’acte conjugal une routine et non l’expression d’un amour qui s’approfondit constamment, ou inversement, en se comportant comme s’il ne pouvait y avoir d’union sans péché, en étant dégouté. Aussi en considérant que le consentement de l’autre est acquis une fois pour toutes jusqu’à faire chanter l’autre s’il n’accepte pas toutes les unions désirées. En quelques sortes, considérer que le mariage supprime les problèmes de continence. Quand les unions n’ont pas été possibles durant quelques jours, c’est oublier de prendre soin des retrouvailles, ne pas aménager l’agenda du couple (sorties, déplacements professionnels) pour favoriser le climat des retrouvailles. A l’inverse, c’est manquer de charité conjugale que de ne pas dépasser un coup de fatigue passager et reporter ainsi des retrouvailles pourtant salutaires au corps conjugal. Voire prétexter des maux imaginaires (migraine…)
Le pilier du mariage de la fécondité et de l’ouverture à la vie peut être vermoulu dans notre couple. De plusieurs manières. Soit en voyant l’enfant comme un risque, un danger, un problème, un obstacle ; en ne se posant jamais la question d’accueillir un enfant supplémentaire, considérant que ce dossier est classé une fois pour toutes ; en moquant ouvertement devant ses enfants ou en public l’enseignement de l’église sur ce sujet, en contestant que l’Eglise ait un chemin à proposer dans ce domaine et en n’admettant pas que l’enfant soit le bien le plus excellent du mariage. Avoir avorté, entre 0 et 9 mois, ou avoir demandé à son épouse d’avorter. Quand l’enfant ne vient pas, s’unir à l’autre uniquement pour obtenir ses gamètes ou n’aimer son conjoint seulement pour qu’il vous donne des enfants. Ne pas éduquer mon désir et avoir une vision utilitariste et non unitive des unions. A contrario, ne pas penser à la santé de sa femme avec le nombre de grossesses ; ne pas exercer sa paternité ou sa maternité responsable au détriment du couple, des autres enfants, de la santé des parents…. Céder aux sirènes de la PMA, de la FIV ou de la GPA.
Si le couple est fécond, faire porter seul à l’autre la fécondité des deux, alors que si chaque personne est fertile, c’est bien le couple qui est fécond. Jusqu’à mettre au chantage les unions avec la prise d’un contraceptif chez la femme ou l’installation du préservatif chez le mari. Imposer à son mari de prendre un contraceptif, voire prendre la pilule ou se faire poser un implant ou un stérilet à son insu, tout en feignant de tenir vaguement un tableau d’observation, même y songer. Pratiquer égoïstement les méthodes naturelles, avec un esprit contraceptif. Si je suis une femme prendre la pilule, et pour l’homme accepter que sa femme prenne la pilule. Si je suis une femme, porter un stérilet, et pour l’homme accepter que sa femme porte un stérilet. Se faire poser un implant hormonal, et pour le mari, accepter que sa femme en porte un. Pratiquer le coït interrompu, de façon imposée ou avec le consentement de l’épouse. Enfin, nous pouvons abîmer le corps conjugal en n’ordonnant pas son regard sur l’autre sexe, en se mettant en danger, en faisant prolonger un célibat géographique ou en s’adonnant à la pornographie seul ou en couple.