Fête-Dieu particulière...

Voilà ce que retiendront les gens, en lisant le Figaro du 17 juin 2022 :( ,en tous cas les non abonnés...

« Tempête dans l’Église de France. La publication, le 15 juin à Lyon par la Conférence des évêques, du résultat de tables rondes organisées dans toutes les paroisses de France en vue du «synode sur la synodalité» a suscité un vif débat. Si certains ont salué les demandes de réforme du catholicisme exprimées dans ce document, intitulé «collecte des synthèses synodales», beaucoup les ont critiquées. Parmi les requêtes les plus spectaculaires: le mariage des prêtres, la possibilité donnée aux femmes de prêcher à la messe mais aussi d’être ordonnées diacres et prêtres, la mise en cause, dans la gouvernance de l’Église, de la décision finale laissée au seul évêque ou prêtre. Enfin, le document insiste sur l’importance de la méditation sur la Bible durant les messes, minimisant ainsi l’eucharistie qui serait trop excluante pour les divorcés remariés ou les personnes homosexuelles. »

Quelle déception ! Quelle triste Fête-Dieu 2022… Découvrir que certains trouvent que l'Eucharistie serait excluante alors que le Christ s'est sacrifié pour tous les hommes... Peut-être devrions-nous tous lire le "Traité pour la sainte Communion" de Saint Thomas More? Comme de nombreux catholiques assez sceptiques sur l’utilité de répondre à une consultation mondiale, nous avions fait l’effort filial et ecclésial de monter une équipe synodale et de réfléchir ensemble sur certains des sujets proposés pour le synode. Même, nous avons encouragé de nombreux récalcitrants à se lancer afin de justement ne pas voir biaiser la consultation par la sur-representation du pan progressiste de l’Eglise de France. Localement, quelle n’a pas été notre surprise de découvrir que dès l’entonnoir de l’échelon diocésain, aucune de nos réflexions n’avait été retenue. C’est donc bien qu’il y a eu un tri dans ce qui a été délibérément CHOISI d’inscrire dans le document français. Voici donc d’autres angles de vue, que nous aimerions aussi voir paraître dans Le Figaro, accessibles aux non abonnés, à défaut d’être dans la « «collecte des synthèses synodales».

 

Sur le sujet PRENDRE LA PAROLE, la source de tout est la prière, avant d’ouvrir la bouche nous devrions prier et invoquer l’Esprit Saint. Nous sommes des instruments, il nous faut assumer notre identité chrétienne et ce qui fait notre ADN. Nous avons à veiller à garder le Christ au centre, afin de témoigner sans peur, sans crainte de déplaire. Depuis trop longtemps, nous nous autocensurons. L’Eglise n’a pas à s’effacer, mais c’est sa vie en Vérité, en cohérence qui la rend éclatante, attirante et rayonnante. Pour pouvoir témoigner et prendre la parole, il faut se nourrir de la parole du Christ qui n'est pas là pour nous faire plaisir et nous conforter dans notre vie quotidienne, il s’agit de nous en imprégner. La base que nous sommes, brebis de nos évêques, aspire à une voix de contrepoids, une voix contradictrice, qui n'ait pas peur et qui assume, sans crainte pour sa future promotion et son « avancement ecclésial ». Nous devons tous, évêques compris, veiller à garder les pieds sur terre, la tête au ciel. Actes et paroles sont à affermir ; si nos pasteurs sont courageux, nous serons courageux derrière eux. Nous avons été très touchés mais aussi fiers du courage de Monseigneur XXIII, qui, le 15 aout 2012, avait fait lire dans toutes les Messes de France une lettre de défense de la famille anthropologique selon le cœur de Dieu. Mais est-ce que nos évêques se sentent suffisamment portés et suivis par leur base ? Comment pourrions-nous leur exprimer qu'on est derrière eux ? Ces questions, nous les portons et nous aspirons y trouver une réponse en Eglise. Nous sommes par ailleurs, très heureux du célibat de nos prêtres car pour nous, les prêtres non mariés sont sans attaches au monde, et peuvent ainsi allez au bout du courage, à ses confins, car n’ayant pas charge de famille, leurs positionnements et leurs engagements ne mettront pas de famille en danger. Nous avons évoqué l’idée d’aller chercher davantage d'évêques chez des moines, qui sont plus libres vis à vis de l'esprit du monde. Nous avons eu à travers les siècles de bons et saints évêques sortis des écrins spirituels que sont nos abbayes. Pour nous, il y a une vraie urgence à connecter davantage le monde séculier et le monde régulier. Nos monastères sont les poumons de nos diocèses !

 

Sur le sujet AUTORITE ET PARTICIPATION, l'autorité devrait rester dans son domaine et orientée vers le Christ, elle n'a de sens que si elle est au service. Elle ne doit pas oublier l'esprit de charité et de vérité. L’autorité ecclésiale n'a de sens que si elle s’inscrit dans l’annonce de l’Evangile. L’autorité est légitime quand elle s'exerce dans son domaine de compétence, quand elle ne le fait pas, elle se discrédite. Nous avons besoin d'un chef qui écoute mais qui choisit le cap, fermement, sans timidité et en assumant le kérygme et les dogmes de l'Eglise catholique, sans vouloir plaire au monde pour garder son autorité. Dis autrement, il nous semble important de veiller au risque de perdre la verticalité à vouloir trop de transversalité. En revanche, il est très et trop facile de râler et d'être consommateur, nous avons à nous impliquer, proposer notre aide, à prendre des responsabilités, à être des missionnaires. L'équilibre dans l’autorité, et pour éviter les abus, peut se trouver avec le conseil (don de l'esprit saint), il faut donc prier. Et prendre des avis. L’Esprit Saint souffle où il veut, la fleuriste glorifie Dieu par ses bouquets : ) Favorisons l’invocation du Saint Esprit, prions-Le en famille et en paroisses, guettons les signes, ses dons : il est important que les décisionnaires décident en connaissance de cause en s’ouvrant à l’Esprit Saint. Grande est la différence entre le parlement et le conseil. Par ailleurs, le leadership n'est pas toujours naturel, une formation est nécessaire pour éviter que des laïcs puissent prendre la place du curé. Enfin, on reconnait un arbre à ses fruits : il faut savoir discerner les signes qui permettent l'évaluation (nombre de confessions, nombre de participants au catéchisme, nombre d’ordinations, nombre de Baptêmes d’adultes …) et ce qu’on en fait : savoir appeler des gens compétents pour répondre à un besoin. C’est un vrai enjeu que cette analyse des signaux, par la désignation de voyants, rouge ou vert, par des questionnaires etc… et il y a forcément dans les paroisses des talents dans ces domaines.

 

Sur le sujet DISCERNER ET DECIDER, il nous est apparu une sorte de triptyque, un trio de base que nul ne devrait oublier, composé des mots « consultation/discernement /décision ». Tous, nous devrions faire la démarche d'aller voir le curé, de veiller à faire communauté, à tisser des liens, à veiller au déjeuner du prêtre dans un foyer, pour incarner la Communion. Tous, nous sommes appelés à faire Communion, faire corps, s'investir dans la communion, se former et faire l'effort de rester en communion. Les prêtres ont besoin de nos retours, du terrain, de bien connaître leurs paroissiens et leurs attentes. Notre devoir, c'est donc de les inviter, de les recevoir, afin d’instaurer une relation de confiance. Il nous a aussi semblé important de favoriser l’augmentation du discernement spirituel de la communauté, et de favoriser sa formation. Dans les personnes à consulter, il y a les ouailles mais aussi les gens compétents et formés dans un domaine, nous n’avons pas le droit de bricoler, l’enjeu est d’annoncer le salut à tous.

 

Enfin sur le sujet DIALOGUE DANS L’EGLISE ET LA SOCIETE, nous attendons un plus grand partage des compétences et des bonnes idées, une sorte de mise en commun sur toutes les initiatives pour gagner du temps et de l’énergie. Beaucoup de choses belles sont faite mais seuls dans son coin, de façon très très cloisonnée et, par humilité peut-être, les témoignages manquent pour mettre la lumière sur le Christ. Hors, témoigner, cela n’est pas se mettre avant mais mettre en avant le Christ pour qu’Il touche les cœurs. Le journal Famille Chrétienne est très apprécié pour sa largeur d'esprit et pour débusquer les pépites. Ils partagent les informations sur ce qui se passe dans l’église avec richesse et largeur missionnaire. Nous aspirons à une grande bienveillance entre associations qui ont le même objectif, et qui vont dans le même sens. Encore trop souvent, des acteurs qui vont pourtant dans le sens de la famille se tirent dans les pattes. La société a besoin de couples qui tiennent la route, et de foyers avec de vrais éducateurs pour les enfants. Nous ne devrions plus craindre d'annoncer la vérité, il y a urgence à nous former et nous avons le devoir d’éduquer nos jeunes à la responsabilité et à la cohérence de vie, de les guider sur le chemin de la sainteté.

 

Sursum Corda !