Sainteté, communication et grâce

Article de Congrès Mission·dimanche 28 mai 2017

A l’occasion de la fête des mères, Ingrid d’Ussel, mère de famille, très présente sur les réseaux sociaux, nous parle des Petits Ostensoirs, l’organisation qu’elle a créée.

Comment éduquer les enfants vers la sainteté ?

Quelle communication de la foi aujourd’hui ?

Y a-t-il une grâce missionnaire des enfants ?

 

Qu’est-ce que les Petits Ostensoirs ? C’est une œuvre qui veut faire aimer la confession dans les familles et l’intégrer à la vie familiale. Cette œuvre comprend plusieurs éléments. Le premier est le livre S’il te plaît, Maman, aide-moi à me confesser ! qui regroupe la catéchèse du salut adaptée selon les âges, et des moyens concrets pour vivre ce sacrement en famille. Ensuite, c’est de donner des moyens aux familles de placer la confession dans leur quotidien, par la création de petits groupes d’enfants qui se confessent tous les mois, et ont leurs rendez-vous pour toute l’année. Pas besoin de prendre rendez-vous, de se dire « ça fait longtemps qu’on n’y est pas allés », c’est intégré comme le rendez-vous d’ophtalmo ou les cours de rugby. Et enfin, pour aider les familles lors de la préparation à la confession, les Petits Ostensoirs c’est aussi un livret de gommettes à coller, sur lesquelles sont illustrés les péchés des enfants. L’usage des gommettes peut fluidifier les confessions des enfants. Il y a aussi toute une autre approche de l’examen de conscience, souvent mal aimé ou poussiéreux. Je propose des examens de conscience qui mettent en valeur à chaque fois la vertu qui est à travailler pour ne pas refaire le péché. Cela donne de l’espérance : on se connaît mieux, et on peut progresser spirituellement. Tout ça pourquoi ? Parce que je pense qu’il y a un enjeu fondamental pour l’éveil vocationnel. Si les enfants ont l’habitude de se confesser, et voient les bienfaits de la confession dans leur vie, cela peut faire partie de l’admiration qu’on a pour le ministère de prêtre, de voir ses actions concrètes et exclusives comme la confession. Si l’enfant y goûte, s’il en voit les bienfaits pour lui, cela peut susciter son admiration, de la même manière que pour un pompier qui sauve des vies. Dans l’œuvre des Petits Ostensoirs, il y a aussi une page Facebook qui se veut au service des familles, avec des articles sur l’éveil vocationnel, la transmission de la foi, l’école, et la famille (défense de la vie, fidélité, etc). Toujours dans un souci de donner aux familles les moyens de transmettre la foi. Ce qui est très beau, c’est que la sphère numérique et les réseaux sociaux permettent à des initiatives comme cela de se propager de façon efficace, chose qu’on n’avait pas il y a vingt ans. Grâce aux réseaux sociaux, des Petits Ostensoirs se sont créés partout, seize actuellement, et surtout il y en a au-delà des frontières : aux Etats-Unis, au Mexique, en Espagne.

 

Il y a un monde à conquérir ? Bien sûr. Les chrétiens aujourd’hui, nous sommes peut-être moins nombreux, mais nous avons une plus grande force de frappe grâce aux outils numériques. Si nous sommes moins nombreux pour faire le job, nous sommes contraints à le faire avec excellence, le bricolage et la médiocrité c’est fini. C’est ce que dit l’Abbé Grosjean dans son livre « Catholiques engageons nous » et je pense que c’est très juste. Nous ne pouvons plus se permettre de faire des choses à moitié, ce que nous faisons, il faut que nous le fassions de manière carrée, de façon pro. Et à nous de bien utiliser les médias et les moyens de communication pour décupler la force de propagation. SI NOUS FAISIONS CE QUE NOUS FAISONS DE FAÇON PRO EN EXPLOITANT AU MAXIMUM TOUS LES MOYENS DE COMMUNICATION, NOUS POURRIONS METTRE LE FEU AU MONDE ! MAIS IL FAUT EN PRENDRE CONSCIENCE. Il y a un vrai enjeu pour la mission (et donc pour le Congrès Mission, pour les jeunes, pour toutes les personnes qui vont aller au Congrès Mission mais même au-delà), c’est celui de la communication, qui est à exploiter au maximum. On utilise 10 % de la force de propagation. Il y a beaucoup de choses magnifiques, qui seraient duplicables, mais qui ne sont pas connues. Nous nous limitons. Il y a un véritable enjeu de formation. Le Congrès Mission par exemple contribue à cette prise de conscience. Il faut que chaque paroisse envoie deux personnes au Congrès, et ensuite duplique les choses qui marchent. Si nous faisons ce que nous faisons de manière pro, en essayant d’exploiter au maximum tous les moyens de communication, nous pouvons « mettre le feu au monde» ! Mais il faut en prendre conscience. Ne pas s’arrêter à sa chapelle, faire connaître et valoriser les choses qui marchent. Nous sommes encore trop timides.

 

Au final, les enfants ont-ils une grâce particulière pour la mission? Oui, et je le vois dans mon expérience : nous avons de très beaux retours aux Petits Ostensoirs. Des mamans qui disaient que leurs enfants ne voulaient plus se confesser : d’aller dans ce petit groupe les a débloqué . Il y a des enfants qui ont eu des confessions qui se sont mal passées, et le fait de voir d’autres enfants y aller, lors d’un temps dédié, ils comprennent que la confession est faite pour eux. Mais surtout le deuxième retour, c’est que les parents reprennent le chemin du confessionnal, cela fait cheminer les parents. C’est ce qui s’est passé pour moi : au départ, on m’a dit « il faut préparer vos enfants à la confession ». Pour moi qui me confessais une fois par an difficilement, cela m’a remuée. J’ai bouquiné pour essayer de bien l’expliquer à mes enfants. En le comprenant mieux, j’ai cheminé. Les Petits Ostensoirs, c’est également l’intuition qu’il faut mettre le paquet sur les enfants parce les parents suivront. Les Petits Ostensoirs… j’ai donné ce nom parce que nous sommes tous appelés à être ostensoirs du Seigneur, à rayonner la lumière du Christ. Et pour cela, il ne faut pas que la vitre soit tachée. La confession est nécessaire pour que nous laissions passer la lumière du Christ. Si nous nous laissons aller de ce point de vue-là[ l’accumulation de péchés], nous serons de moins en moins rayonnants. Or c’est primordial pour laisser passer le Christ et le porter aux autres. Les enfants sont missionnaires pour leurs parents, par leur regard sur la confession, et leur relation père-fils avec Dieu. Ils ont une relation de confiance avec leur Père qui pardonne. En cela, ils sont missionnaires. Ils ont cette évidence de la miséricorde que nous n’avons pas, parce que notre orgueil nous bloque. Ils nous aident à nous abandonner dans la confiance de Dieu. Cela nous fait avancer. Les enfants nous aident à être enfants de Dieu, chose que nous avons tant de mal à accepter.